ladylabyrinth

J'ai atterri ici par hasard. Veuillez m'excuser du retard.

Lundi 26 avril 2010 à 12:00

C'est une putain.
Mais pas une petite putain. C'est une grosse putain, une vraie putain, pire que celles que vous avez rencontré tout au long de votre vie, je vous assure, cette putain là n'a aucune concurrence. Elle détient la Palme, l'Oscar et le César de la putain.
C'est une putain des rues, ou des villes, de la pluie, du soleil, peu importe, l'endroit d'où elle vient n'est pas si important, elle défie Montesquieu et toutes ses théories du Climat, parce que cette putain là est tellement une putain qu'elle ne répond plus à aucune règle philosophique, physique, et mathématique. C'est un concept à part entière, vous voyez. 
C'est une putain, voilà tout.
Je dirais même "une putain de putain" si j'étais être vulgaire, hyperbolique ; je ne le suis pas, mais vous savez que je n'en pense pas moins. Oh et puis non, je vais vous le dire moi, c'est "une putain de putain".
Une putain qui fait la putain, tous les jours de l'année, sans trêve ni répit ; ne comptez pas sur cette putain pour qu'elle cesse d'être une putain le jour de Noël, le jour de votre anniversaire, elle s'en fout, les jours fériés n'existent pas ; elle fait preuve d'une incroyable régularité, elle est une putain tous les jours, toutes les heures & les minutes, un peu comme une station service sur l'autoroute.
C'est ça d'être putain, ça ne se feint pas, ça ne s'apprend pas, c'est inné, ancré bien profondément.  
Elle a au moins le mérite d'être putain ; quoi que est-ce un mérite ? 
Je ne sais pas vraiment. On va dire que oui, car que lui resterait t-il à cette putain si ça n'en était pas un ?
Rien bien sûr. Cette putain ne restera qu'une sacrée putain, qu'on finira tous par détester ; car on déteste les grandes putains.
C'est déjà une petite consolation. Et les petites consolations finissent toujours par en donner de grandes. 
On m'a toujours dit ça.


Hey, vous ai-je dit que c'était une putain ?

 

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Lundi 26 avril 2010 à 11:56

 

Je t'échange mon cœur contre une poignée d'étoiles, t'en fais ce que tu veux, tu sais : Tu peux le poser sur le meuble de ton salon, le passer à la machine à laver, le gribouiller pour rire un peu, ou le prêter aux oiseaux affamés ; le laisser fondre sous ta langue ou le garder entre tes mains, le suspendre à ton sapin ou à ta porte d'entrée... Le disséquer, le cuisiner, l'ouvrir et tout effacer, le cacher sous la terre pour qu'il en pousse des fleurs ; tu peux aussi le remodeler, le réinventer, ou le démaquiller, l'envoyer sur la lune ou en terre inconnue, tu peux lui raconter quelques histoires drôles et des tristes aussi, l'emmener danser et le faire voler, lui faire faire des loopings vertigineux, l'emmener nager à la mer, le faire griller au soleil, le tremper dans ton café ou dans ton thé, ou le laisser glisser contre la neige... tu peux tout faire de lui, il n'a pas de limite : il peut contenir au minimum cent mille tonne d'amour... Mais il s'agit surtout de ne pas le trahir, de ne pas le  

  c a s s e r   . . .

 

 

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Lundi 26 avril 2010 à 11:54

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 On aura arpenté le sol de tous ces grands hôpitaux, regardant les autres se battre avec la vie dans ces couloirs ternes et blancs, on aura vu la mort guetter dans ces chambres où demeuraient ces gens qui avaient perdu tout espoir, et le soleil Parisien s'immiscer dans l'enfer même ; on aura rencontré les regards combattifs, ceux qui avaient le respect le plus certain pour l'existence, qui ne demandaient que ça : vivre encore un peu. Oh, on les aura eu ces vues imprenables, on en aura arpenté des rues et des pavés, ceux des beaux quartiers qui portent l'empreinte même de l'histoire, mais ça aura été dans les conditions les plus meurtrières, subordonnées par la maladie et la douleur... Comme j'aurais aimé les voir avec toi mais sans tout ça.

 

Mon Amour, je ne souhaite qu'une chose : regarder la nuit tomber sur cet horizon magnifique, admirer la beauté d'une ville qui s'endort sans avoir peur que les étoiles qui percent t'emportent avec elles ; je veux voir ces beautés de chez toi, ton vrai chez toi, celui où tu vivras, heureux, toujours, mon Amour, je n'attends que ça...

 

 

[ Pensée à ceux qui ont un proche atteint d'une maladie... Accrochez-vous. ]


Lundi 26 avril 2010 à 11:50

"Je l'ai longtemps cherchée. Avant de me faire une raison.
J'ai arpenté les rues, toutes celles qu'elle aimait traverser quand la nuit tombait ; je suis resté assis des heures sur le banc contre lequel elle aimait observer les passants. Duquel elle commentait la vie avec toute sa poésie et son regard enfantin, épuré et clairvoyant à souhait. 
Je ne l'ai jamais revu. Elle n'est jamais revenue. 
Elle avait une fois écrit qu'elle reviendrait au bout de quatre ans. Peut-être, si entre temps, elle avait trouvé la force nécessaire, et la compassion, pour me pardonner. Elle m'avait dit qu'elle m'attendrait dans le petit café, celui avec les
tables en bois, qui donne sur les grands immeubles où vont et viennent les hommes en cravate, toute la journée, qui courent après l'éternelle prochaine seconde. Où les femmes élégantes perchées sur des hauts talons déambulent comme des fées sur les pavés, en ignorant toute la plénitude de leur beauté. Où la vie ne s'arrête jamais, où les amours se font et se défont, où les regards se croisent, les sourires se mêlent, les histoires s'ébauchent. De sa petite chaise, elle avait la sensation d'assister à une représentation théâtrale qui ne finit jamais. Chez elle, tout était une question de perception, de regard. 
Mais même là-bas, je ne l'ai pas trouvée. Personne ne l'avait vue. Ni les serveurs, ni le propriétaire ne l'avaient reconnue. Ne l'avaient croisée. Ni
avant, ni aujourd'hui. Sûrement jamais. 
Je me suis rendu, dans un dernier geste d'espoir, chez elle, l'ancien chez elle. La vieille gardienne a eu du mal à se rappeler qu'un tel appartement fut occupé un jour... "Mais si, vous savez, l'appartement au deuxième étage. Le numéro un... Mais si, à gauche ! Le quatrième du pallier. " 
Sans être convaincue, elle m'a donné un trousseau de clefs, puis je suis monté.
Il était vide. Sans meuble. Poussiéreux. Rien dans cet appartement aurait pu laisser penser que quelqu'un y avait habité un jour. Il n'y avait ni les marques de ses tableaux qu'elle accrochait de travers, ni les traces de ses meubles. Je ne ressentais même pas l'aura d'une présence passée. 
Elle avait simplement disparu. Elle était probablement sur cette terre, vivait quelque part, parmi six milliards de personnes ; pendant que moi, je courais après une forme de souvenir, une ombre du passé, qui avait cessé d'exister lorsque je l'avais quittée.
Et pourtant, j'ai longtemps cru qu'elle reviendrait. Comme les personnages un peu farfelus dans ces romans de gare qui, malgré les épreuves et le temps, finissent toujours par se réconcilier. Mais voilà, ici, on ne se retrouve pas, par hasard, au milieu d'une ville de six cent mille habitants, des années après, la passion et les émotions intactes, comme si la vie n'avait jamais continué. On ne piétine pas les coeurs impunément. Ici, on abîme les gens et ils ne reviennent jamais."

 

 

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Lundi 26 avril 2010 à 11:46

 

« Quand il m'a raccompagnée chez moi, il m'a embrassée. Son baiser était fougueux - presque violent. Il m'a prise dans ses bras, s'est aggripé à moi comme si j'étais la dernière chose sur terre à laquelle il pouvait se rattraper. J'ai été surprise, non pas par la force et l'ardeur de ses actes mais par ce que j'en ai perçu : à travers ses gestes, j'aurais normalement dû comprendre qu'il m'aimait alors qu'en réalité, je ressentais tout le contraire. Ce n'était pas une déclaration mais une demande d'amour : ses étreintes ne me disaient pas "Je t'aime" mais "Aime-moi" ... »


 

 

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